Jardinage biologique
Dans le jardin potager, il est préférable de cultiver des haricots grimpants (appelés « à rames ») qui prennent moins d'espace que les variétés naines. Pour tous les types (jaune ou beurre, vert, violet, romain, filet), il existe des variétés à rames et des naines.
Récoltés très jeunes, les haricots mange-tout peuvent être traités comme des filets. Toutefois, la saveur unique des véritables haricots filets justifie qu’on en cultive au moins quelques plants et qu'on leur consacre quelques efforts supplémentaires. On doit faire des semis consécutifs (environ toutes les deux semaines), car ils sont très sensibles aux extrêmes de température. Entre la canicule et les pluies froides que l'été peut nous réserver, il est bon d'avoir des plants de tout âge, dont certains au moins auront des chances de fructifier dans de bonnes conditions.
Bien que certains jardiniers recommandent de faire tremper les graines de haricot avant de les semer, la plupart le déconseillent sous nos climats, la graine risquant de fendre et de pourrir si elle est trop mouillée. Attendre début juin avant de semer (sud du Québec), sauf les variétés à cosse violette, qui sont un peu plus tolérantes au froid, de même que les variétés à graines foncées (noires ou brunes).
Les limaces constituent un sérieux problème pour les jeunes plants de haricots. Essayer de traiter à la « tisane » d'ail en aspergeant bien le sol, là où se cachent les adultes. La bière est assez efficace, aussi. On en remplit de petits contenants qu'on enterre de sorte que le bord se trouve au ras du sol. Attirées par l'odeur de la bière, les limaces s'y noient... La cendre de bois est très efficace aussi mais il faut la mettre en épaisseur.
Écologie et environnement.
Tôt dans l'histoire de la domestication du haricot, les Amérindiens cultivaient cette plante en compagnonnage avec le maïs et la courge, chacun de ces légumes contribuant à sa manière à la bonne croissance et au bien-être des deux autres.
Grâce à sa tige rigide, le maïs offrait un support au haricot (dont il n'existait à l'époque que des variétés grimpantes) et lui permettait de profiter du soleil dont il avait impérativement besoin.
Quant au haricot, dont la science ne découvrirait que bien plus tard qu'il avait, comme les autres légumineuses, la propriété de fixer l'azote, il fournissait au maïs et à la courge un engrais de première qualité.
Enfin, grâce à ses larges feuilles couvrant le sol, la courge apportait aux deux autres une ombre bénéfique, protégeant leurs racines des puissants rayons solaires qui risquaient de dessécher le sol et d'entraver leur croissance.
De son côté, elle profitait de l'espace laissé entre leurs tiges pour lancer ses tiges rampantes à tout azimut.
D'une rare intelligence écologique, ce système, que l'on appellera « les trois sœurs », persistera dans les communautés autochtones jusqu'à l'avènement de l'agriculture industrielle.
Ce système, il y a longtemps que la France l'a repris en partie pour la culture du haricot tarbais.
Très rapidement, on a associé ce haricot au maïs dont les hampes lui servent de tuteur.
Les deux plantes se sont répandues ensemble dans la plaine de Tarbes.
Pendant longtemps, on a semé conjointement une graine de maïs et une graine de haricot.
Aujourd'hui, dans pratiquement toutes les exploitations de la région, on élève le haricot sur des filets tendus dans les champs, mais quelques rares paysans pratiquent encore le tuteurage sur maïs.
Une pratique surement à redécouvrir !